Vers un français obligatoire sur les chantiers ?

Gestion bâtiment
Publié par les Experts du bâtiment
14
-
03
-
2017

Après la Normandie, les Hauts-de-France, les Pays de la Loire et la région Auvergne-Rhônes-Alpes, c’est au tour de l’île-de-France de demander que s’applique sur ses chantiers la «clause Molière». D’ailleurs la clause sera inscrite aux cahiers des charges des marchés publics que passera la Région.

parler francais chantier public btp artisan batiment projet moliere

 

Une clause inscrite aux cahiers des charges des marchés publics 

Après la Normandie, les Hauts-de-France, les Pays de la Loire et la région Auvergne-Rhônes-Alpes, c’est au tour de l’île-de-France de demander que s’applique sur ses chantiers la «clause Molière». D’ailleurs la clause sera inscrite aux cahiers des charges des marchés publics que passera la Région. Officiellement, cette mesure a pour objectif d’imposer la maîtrise de la langue française (donc de Molière, sachant que dans le même esprit, d’autres parlent aussi d’amendement «Larousse») afin d’assurer la sécurité des travailleurs sur les chantiers.

Elle a été initiée en mars 2016 par Vincent You, adjoint au maire d’Angoulême qui a notamment été de mai 2007 à juin 2009 chef du cabinet de Christine Boutin lorsqu’elle était Ministre du Logement et de la Ville. Et au-delà des Régions qui la pratique, elle est reprise par différents départements (Charente, Vendée, Haut-Rhin, tec), des villes et différentes structures publiques. Elle a aussi reçu le soutien des différentes fédérations professionnelles FFB et Capeb. Et si elle est placée au devant de la scène en cette période électorale, c’est qu’elle permet de lutter officieusement contre d’une part le travail illégal et le recours aux clandestins ne parlant pas français, mais aussi contre le phènomène des travailleurs détachés. Plus de 500.000 travailleurs venus de Pologne, du Portugal et de Roumanie travaillent actuellement sur des chantiers du bâtiment, des travaux publics mais aussi de l’agriculture. Il faut en effet préciser que cette clause Molière ne se restreindra pas uniquement au BTP mais s’appliquera au transport, formation professionnelle, etc.

Au-delà des polémiques politiciennes et des recours lancés, la clause Molière devra peut-être faire face à une remise en question de la part de Bruxelles qui pourrait aussi en profiter pour réviser ses positions sur le travail détaché et la problématique relative aux décalages notamment en termes de cotisations sociales entre pays d’origine de l’entreprise et lieu du chantier. En attendant, elle peut aussi se retourner contre les 140.000 français qui interviennent hors de nos frontières sans pour autant parler la langue de ses hôtes; c’est déjà le cas sur certains chantiers en Belgique où parler Flamand est exigé...

 

Les derniers articles

Voir tout
Comment relancer les factures de travaux impayées ?

Comment relancer les factures de travaux impayées ?

Les artisans du BTP sont exposés, comme toutes les activités, à des retards de paiement. Des mesures préventives ainsi qu’une relance de facture maîtrisée peuvent éviter de mettre à mal la trésorerie d’une entreprise. Voici quelques conseils pratiques.

Les meilleurs logiciels de facturation pour les professionnels du bâtiment en 2025

Les meilleurs logiciels de facturation pour les professionnels du bâtiment en 2025

En 2025, trouver le logiciel de facturation idéal relève parfois du parcours du combattant pour les professionnels du bâtiment. Entre promesses marketing et fonctionnalités généralistes, ça n'est pas toujours facile de trouver une solution conçue pour la réalité quotidienne d'un artisan ou d'une PME du BTP.

Cet article comparatif vous guide dans le choix d'un outil de facturation adapté pour votre activité BTP, en analysant des solutions disponibles du marché en 2025.

Pourquoi majorer les quantités dans vos devis de construction ?

Pourquoi majorer les quantités dans vos devis de construction ?

Perte de matériaux, casse, surconsommation... Dans le secteur du bâtiment, il est rare qu'un chantier consomme exactement la quantité prévue sur le devis.

Pourtant, beaucoup d'entreprises continuent d'établir leurs devis sans tenir compte de ces majorations de quantités, au risque d'y laisser une partie de leur marge.

Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel d'intégrer un coefficient de perte réaliste dans vos estimations.

Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi et comment majorer intelligemment vos quantités, à l'aide de cas concrets et d'exemples issus du terrain.